La Marquise de Sévigné est née à Paris, au n°1 de la place Royale (rebaptisée place des Vosges en 1800) dans l'Hotel de Coulanges, le 5 février 1626.
Le France est engagée dans la guerre de Trente Ans (1618-1648).
En juillet 1627, une flotte anglaise composée de 100 navires et 6.000 soldats débarque à l'Ile de Ré, défendue par 1.200 fantassins. Vauban n'a pas encore construit ses fortifications et le combat à 1 contre 5 est inégal mais les français résistent.
Le 22 juillet, le père de notre marquise meurt au combat.
En 1633, elle fête ses 7 ans et devient . . . orpheline (sa mère décède à l'âge de 30 ans).
Elle est recueillie par son grand-père Philippe de Coulanges . . . qui meurt en 1636.
Ce qui l'amène à vivre ensuite avec . . . Philippe de Coulanges (fils aîné du grand-père).
En 1641, elle perd sa grand-mère maternelle, fondatrice de l'Ordre de la Visitation de Sainte-Marie avec saint François de Sales (Elle sera canonisée en 1767 et est connue comme sainte Jeanne de Chantal).
En 1644, après tous ces décès, elle épouse un breton de bonne famille, Henri de Sévigné. De bonne famille mais totalement infidèle. Il meurt d'ailleurs au cours d'un duel, en 1651.
Notre marquise est veuve. Elle a 25 ans.
Mais déjà 2 enfants, Françoise (née en 1646) et Charles (né en 1648).
En 1669, Françoise épouse un François.
Ce dernier, Gouverneur de Provence, habite le château de Grignan dans la Drôme (ce palais renaissance est aussi appelé petit Versailles ou Versailles du Midi).
Ce dernier, Gouverneur de Provence, habite le château de Grignan dans la Drôme (ce palais renaissance est aussi appelé petit Versailles ou Versailles du Midi).
En 1671, Françoise part vivre à Grignan. Cette séparation va servir de déclencheur. Notre Marquise va écrire à sa fille pendant 25 ans à raison de 2 à 3 lettres par semaine !
Elle devient ainsi l'épistolière la plus renommée de tous les temps.
Ami lecteur, tu t'interroges. Quel rapport avec le jeu d'échecs ?
Nous y venons.
Cette formidable correspondance a été éditée.
D'abord, 28 lettres en 1725.
Puis, 614 lettres entre 1734 et 1737.
Ensuite, 772 lettres en 1754.
Il existe 1.120 lettres connues !
Que nous apprennent ces lettres ?
Outre l'extraordinaire témoignage sur l'époque, le badinage, les rapports sociétaux, les moeurs, . . . etc, notre Marquise confie sa passion pour le Noble jeu, affirmant même à l'occasion "j'ai toujours les échecs dans la tête".
Extrait
Lettre du 7 février 1680 à sa fille
Il est donc vrai, ma fille, que vous jouez quelques fois aux échecs : pour moi, je suis folle de ce jeu, et je voudrais le savoir comme mon fils ou comme vous; c'est le plus beau et le plus raisonnable de tous les jeux, le hasard n'y a point de part : on se blâme et l'on se remercie, on a son bonheur dans sa tête.( . . . ) Je ne vois point de trois ou quatre coups ce qui arrivera ( . . . ) Tout le monde y jouait à Pomponne lorsque j'y étais en dernier lieu.
Elle ajoutait ces vers en marge :
"Tant de prudence entraine trop de soin,
Je ne saurais prévoir un échec de si loin."
On recense plus de 12 métaphores (1) liées au jeu d'échecs dans ses lettres.
(1)
Les jeux à la Renaissances : actes du XXIIIè colloque international d'études humanistes (1980).