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" Pas de réussite sans échecs " --- François VOITURON








by ENJE
Enseignement du jeu d'échecs à l'école

3 décembre 2016

Chess mug




Les fêtes de fin d'année approchent et vous cherchez une idée cadeau ?
Ne cherchez plus, nous proposons des Mugs Echecs, originaux et personnalisables.

Le PACK HISTOIRE (4 mugs) comporte des textes datés sur l'histoire du jeu d'échecs.

(*)
PACK HISTOIRE - TEXTES :

500
Un roi qui cherchait à tromper son ennui promit une récompense exceptionnelle à qui lui proposerait une distraction satisfaisante. Lorsque le sage Sissa lui présente le jeu d’échecs, le souverain est enthousiaste et demande à Sissa ce que celui-ci souhaite en échange de ce jeu extraordinaire.
Humblement, Sissa demande que le roi dépose un grain de blé sur la première case, deux sur la deuxième, quatre sur la troisième, et ainsi de suite pour remplir l’échiquier en doublant à chaque case.
Le roi accorde immédiatement cette récompense en apparence modeste . . . mais son conseiller lui explique qu’il vient de signer la mort du royaume car les récoltes de l’année ne suffiront pas à s’acquitter du prix du jeu. En effet, sur l’échiquier, il faudrait déposer (264-1) graines, soit plus de dix-huit milliards de milliards de grain !
Épilogue : le roi aurait accepté à condition que le sage compte les graines lui-même (sachant qu’il faut 95 ans environ pour compter jusqu’à - seulement - 1 milliard).

1275
Au Moyen Age, le « jeu des rois » devient le « roi des jeux ». On joue partout ; en ville, à la campagne, dans les tavernes. On joue beaucoup, parfois aussi pour de l’argent. On joue trop. Il faut moraliser.
Au XIIIème siècle, les sermons du frère dominicain italien, Jacques de Cessoles ont été compilés et traduits sous le titre « Le Livre des Mœurs des Hommes et des Devoirs des Nobles au travers du jeu des Echecs ».
Ce traité allégorique qui utilise le jeu d’échecs pour expliquer l’ordre du Monde et son organisation a connu un immense succès, pendant près de deux siècles. Il était utilisé pour l’instruction civique des nobles, des clercs, et des grands bourgeois. 
Le premier traité de moralité « Innocente Moralité » attribué au pape Innocent III s’inspirait déjà du jeu d’échecs : « le monde ressemble à l’échiquier noir et blanc, ces deux couleurs symbolisant les conditions de vie et de mort, de bonté et de péché ».

1492
En 1492, Isabelle de Castille a la bonne idée de financer l’expédition d’un certain Christophe Colomb. Il découvrira l’Amérique !
La même année Isabelle de Castille achève la Reconquista avec l’annexion du Royaume de Grenade et met fin à près de 800 ans de présence musulmane en Europe.
Cet immense succès s’accompagne d’une modification des règles du jeu d’échecs.
En hommage à Isabelle, la Dame qui était limitée à une case en diagonale est libre de se déplacer sur tous les axes (horizontal, vertical, diagonal) d’autant de cases qu’elle le souhaite.
Avec le renforcement de la chrétienté, l’évêque (notre Fou ou bishop en anglais) gagne en puissance et peut parcourir les diagonales entières au lieu de trois cases.
Le jeu d’échecs s’appellera un temps le jeu de la « Dame folle ».
Le Roi malmené au centre de l’échiquier sera mis à l’abri en 1560 avec l’invention du roque.

1972
Le match de légende qui a opposé l’américain, Bobby Fischer, au russe, Boris Spassky (le premier emportant le titre de Champion du Monde après 48 années de suprématie Soviétique), du fait de sa très large médiatisation liée au symbole que représentait cette confrontation Est-Ouest en pleine guerre froide, largement contribué à forger une image intellectuelle du jeu d’échecs en le plaçant sur un piédestal.
C’était en 1972 !
Aujourd’hui, l’échiquier n’est pas, ou n’est plus, le symbole des oppositions, des contraires et des combats. Il est l’Arlequin qui vit en chacun de nous, au sens donné par le philosophe Michel Serres dans le Tiers-Instruit. Il est devenu une métaphore du croisement, de l’acceptation de l’Autre.