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" Pas de réussite sans échecs " --- François VOITURON








by ENJE
Enseignement du jeu d'échecs à l'école

17 novembre 2015

La table de Mendeleïev



Dimitri Ivanovitch Mendeleïev (1834-1907) était un joueur d'échecs.

Pendant plus de 2000 ans, le monde s'explique à partir des quatre éléments fondamentaux : la terre, l'air, l'eau et le feu.

Peu avant la Révolution Française de 1789, vers 1785, les travaux du français Antoine Lavoisier déclenchent une révolution d'une toute autre nature. Il met en évidence que l'eau est constituée de deux gaz.

Dès lors, de quoi se compose la matière ? On cherche du côté des particules élémentaires, de l'atome. On tente d'ordonner les éléments.

En 1869, Mendeleev propose un tableau des éléments classé selon leur poids atomique et les propriétés que certains partagent entre eux. C'est l'origine du fameux tableau de Mendeleev que nous avons appris par coeur à l'école.

Passionné par la photographie (le spectroscope), Mendeleev travaille un temps à Paris sur la dilatation des gaz.

En 1876, Mendeleev est lui-même victime d'un phénomène (en partie) chimique et exceptionnel, mieux connu sous le nom de "coup de foudre".

Il tombe amoureux d'une jeune étudiante de 17 ans, Anna Popova. Mendeleev est non seulement sensiblement plus âgé (42 ans), mais surtout il est marié (et a 3 enfants). Le père d'Anna envoie sa fille étudier l'Art à Rome ? Mendeleev la suit ! Il ira jusqu'à menacer de se suicider. La jeune fille cède. Le Tsar Alexandre II  est appelé à la rescousse pour les formalités (le divorce est un acte rare mais surtout la Loi prévoit une période d'attente de 7 ans avant de pouvoir se remarier).

Interpellé sur l'entorse aux règles, le Tsar dira : "Mendeleev a peut-être 2 femmes, mais moi je n'ai qu'un Mendeleev".

Et maintenant, le plus important.
Mendeleev jouait aux échecs.

Ce n'est pas la Table des éléments qui nous intéresse, mais sa table pour jouer aux échecs.
Sur un cliché (daté environ 1890), on le voit jouer dans le même bureau que l'on peut visiter de nos jours à Saint-Petersburg avec le peintre paysagiste Kuindzhi (Anna regardant la partie).

Pour vous distraire, voici une des parties disputée entre Tchigorine et Steinitz (La Havanne - 1889).
Steinitz écrira : "Un vieux Maître de la nouvelle école a défié un jeune Maître de la vieille école, et la nouvelle l'emporta en dépit de l'âge avancé de son représentant".
(NDLR :Tchigorine avait 39 ans et Steinitz 53).


Mendeleïev office in St Petersbourg

Mendeleïev vs Kuindzhi with Anna Popova in the background



9 novembre 2015

House of Chess



La série américaine House of Cards (2013), première série originale diffusée sur Netflix, est une trilogie (3 saisons - 39 épisodes) adaptée du roman de Michael Doobs et récompensée par de nombreux prix (Emmy awards, Golden globes, . . . ).

La deuxième saison est adaptée du roman To play the King.

Dans le rôle principal, Kevin Spacey interprète un politicien qui vise le poste suprême de Président des Etats-Unis, Frank Underwood, et Robin Wright celui de son épouse Claire.

Au menu, tous les coups sont permis et la fin justifie les moyens. L'accession à la Maison Blanche est une affaire de couple et, outre l'argent et le sexe, les principaux moteurs reposent sur le cynisme, les mensonges et les manipulations. Quelques cadavres aussi et . . . des scènes échiquéennes.

Les productions hollywoodiennes se suivent et se ressemblent avec des pièces placées un peu n'importe où et des échiquiers à l'envers (la case blanche à gauche fait son grand retour).

Pour compenser cette absence complète de crédibilité, nous vous proposons une position sympathique qui illustre comment la Dame, par son habileté et sa puissance, peut aider un Roi à conserver son trône.

Voir aussi :
La journaliste Sarah Lawrence a imaginé un échiquier sur lequel les personnages évoluent.  
Sarah Lawrence in PasteMagazine.com

House of Cards - Générique saison 3 - échiquier à l'envers
House of Cards - Saison 1 - Frank Underwood play whites 

White to play
1. Fh6 menace Mat    1. . . . RxF
2. Dh8+  coup forcé    2. . . . Rg5
3. Dh4+  coup forcé    3. . . . Rf4
4. Dg3+  enfilade et la messe est dite



2 novembre 2015

Le Mat de Boole



Le Google Doodle de ce Lundi est un hommage à George Boole, né il y a 200 ans, le 2 novembre 1815, à Lincoln (Royaume-Uni).

Notre hommage est d'attribuer à ce mathématicien le nom d'une figure de Mat.

George Boole est à l'origine du langage binaire avec les valeurs 0 et 1. Autant dire que le monde digital dans lequel nous vivons lui doit beaucoup.

Son travail inspirera Leonhard Euler (problème du Cavalier qui doit parcourir toutes les cases de l'échiquier sans jamais passer deux fois sur la même), Alan Turing (à l'origine de la programmation informatique et donc de la défaite de Kasparov contre Deep Blue en 1997) et Claude Shannon (père de la théorie de l'information et inventeur du nombre de Shannon qui illustre la complexité du jeu d'échecs).

Le langage binaire de Boole s'appuie sur des lois internes composées du ET et du OU.

Voilà qui nous ramène aux conditions du Mat.
Il y a échec et mat lorsque le Roi est en échec ET qu'il ne peut pas : prendre, OU intercepter, OU fuir (PIF). Des interrogations valables pour toutes les pièces tout au long de la partie.

La Mat de Boole n'existe pas . . . il faut donc l'inventer !

Nous vous proposons deux figures.
L'une simple avec 2 pions.
L'autre avec la participation de toutes les pièces d'un camp chacune étant nécessaire.

Problème du Cavalier - Leonhard Euler